Morale d'Etat / Morale
individuelle
Si nous définissons la morale individuelle comme un ensemble
de
règles de comportement destinées à
permettre la
vie en société, on peut admettre que la
morale
d'Etat est l'ensemble des règles de comportement de l'Etat
dans
l'exercice de sa mission première qui est de bien
gérer
la vie en société. Il n'est alors pas
évident que
la morale d'Etat soit identique à la morale individuelle.
D'ailleurs y a t'il vraiment une morale d'Etat? L'Histoire montre
abondamment que la "raison d'Etat" ne s'est jamais beaucoup
embarassée des règles applicables aux citoyens
individuels. Non seulement les règles morales de
l'héritage Chrétien, telle que l'interdiction de
l'homicide, mais tout simplement celles là même
qu'édicte
l'Etat dans son activité législative.
En pratique, l'Etat choisit comme seule règle
d'action "la
fin justifie les moyens". Le seul frein à cette pratique,
c'est
le jeu des contre-pouvoirs, en particulier celui de la
liberté
d'information. Quand il ne peut plus avancer
masqué, l'Etat
essaye de prendre des gants et se drape volontiers dans la
dignité offensée (ou usurpée?) de la
Morale. Il
cède sur les apparences et continue de plus belle en sous
main.
La rhétorique est mise à contribution.
On peut reconnaitre que les Etats modernes sont confrontés
à des choix de plus en plus difficiles. Mais l'art de
choisir le
moindre mal, et d'expliquer les raisons de ses choix, est
très souvent confondu avec celui de naviguer sur
la
crête des vagues, pour se mettre à la fuite dans
la
tempête des opinions publiques inconstantes.
La peine de mort, considérée non pas
comme une
punition, ni une tentative de dissuasion, mais comme une
méthode de nature à mettre la
société
à l'abri de certains criminels récidivistes,
efficacement
et au moindre coût, est un exemple de choix que
l'Etat peut
exercer. Cette méthode n'est finalement pas plus
inhumaine que le supplice de la prison. Il n'est pas évident
que
son abolition s'inscrive dans la logique du "moindre mal"
pour la collectivité.
Lire les réflexions de NIETZSCHE sur les moeurs et leurs victimes.
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