Réponse de Claude M.


La communication et ses moyens



Je réagis à l’exposé de Jean-François pour attirer l’attention sur l’écart entre la vitesse d’évolution des outils de la communication et des hommes qui sont sensés s’en servir.

En matière de communication, comme dans beaucoup d’autres domaines, par exemple la bioéthique, les progrès scientifiques et techniques conduisent à un changement des outils tous les ans ou presque, alors que les hommes ne changent et ne s’habituent qu’après des années  et, parfois, une génération d’efforts.

Il y a un risque considérable de mettre hors circuit une large part des hommes, en particulier les moins jeunes (ordinateurs, téléphones sophistiqués, …). L’apparition d’équipements nouveaux facilite la communication pour certains, alors qu’elle en marginalise d’autres.

Il n’est pas sûr d’ailleurs que ces progrès fulgurants des outils permettent d’améliorer la vraie communication. L’échange permanent de SMS aide-t-il à connaître l’autre en profondeur ou à lui transmettre, à lui communiquer, un message qui ne soit pas purement factuel ?
La voix du répondeur, le diabolique système de sélection par touches (tapez un…) ne déshumanise-t-il pas la communication ?
On peut aller plus loin, en anticipant très peu : les robots en cours de mise au point, au japon en particulier, pourront dialogue, communiquer, sans aucune présence humaine.

Vive le progrès, mais avec son Walkman sur les oreilles, sa domotique communiquante (le frigidaire passant les commandes de réapprovisionnement) et son film du soir à la demande, l’homme, s’il n’y prend pas garde, ne risque-t-il pas de devenir un solitaire ? un non-communicant ?