Les
plus anciennes oeuvres peintes retrouvées à
Berlin sont des peintures murales dont la plus importante est la "Danse
Macabre" de l'Eglise Notre dame (Marienkirche),
réalisée en 1485.
[ En effet l'essentiel de la peinture primitive allemande du
XV° siecle c'est l'apparition avec une diversité
étonnante de la peinture de panneaux (Cologne: "La Vierge au
buisson de roses" de Stefan Lochner 1451) d'autres régions
ont leur chefs d'oeuvres...des panneaux et des retables en
général. On y voit l'influence des peintres
Flamands..]
La Renaissance, le Romantisme et l'Expressionisme sont trois grandes
périodes de la création picturale dans les pays
de langue allemande.
===== LA RENAISSANCE ====
===
XVI° au XVIII° siècle ====
2 Maitres de vocation européenne se distinguent au
XVI° siècle:
..Albrecht Durer (1471 - 1526) Nuremberg: "l'Apocalypse", gravure sur
bois de 1498 et les "Quatre Apotres" 1526.
..Hans Holbein le Jeune (1497 - 1543) dont la gloire est surtout due
à ses portraits.
A Berlin les oeuvres et les idées viennent de France
d'Italie et de Hollande. des artistes Allemands (tels Michael Willmann
ou Michael Conrad Hirt) se joignent à des
Français hôtes de la cour, et à des
Hollandais (tel le portraitiste Willem von Honthorst). C'est seulement
avec Fredéric 1er que la peinture berlinoise
commence à occuper un rang européen qui
ne se démentira pas au 20° s. avec ses mouvements
d'avant garde.
=== XVIII°
et XIX° siècle ====
Alors que les capitales européeennes comme Rome, Londres et
Paris et Vienne avaient déjà quelques
siècles de passé culturel glorieux
derrière elles, Berlin commencait a peine de devenir une
grande ville. Pendant longtemps Vienne
était le foyer culturel du Germanisme et avait
plus d'attrait que Berlin la "parvenue" .... Cependant Berlin
fut un creuset ou au moins un lieu de contact et d'échanges.
Déjà au XVII siècle la ville fut
accueillante pour les Hugunots. La tradition de ville refuge lui est
restée. Plus de 20 confessions ont des édifices
culturels dans la ville et le cosmopolitisme (cospopolitisme plus
continental et plus centre-européen) avait
imprégné l'esprit Berlinois, qui
réservait une grande place à la critique.
En 1711, le Huguenot Antoine Pesne , Neveu d'un peintre
Français (Ch. de Lafosse) est appelé à
Berlin comme peintre de la cour de Prusse. En 1722 on lui confie la
directiuon de l'Académie des Beaux Arts et de ce fait a un
rôle dominant et formateur pendant des décennies.
On peut voir ses portraits de femmes au CHATEAU DE
CHARLOTTENBURG .
Après une décennie plutot pauvre sous le Roi
Sergent, les conditions de production artistiques changent durablement
avec Fredéric II qui encourage la peinture. Il a un penchant
pour les aristes français et étrangers et les
invite à la cour. Charles Amédée,
Christian Bernard Rode, Johan Gottlieb Glume, ou Daniel Chodowiecki,
déssinateur franco polonais renommé
pôur se eaux fortes et ses illustrations.Il fait
prédominer l'art français à Sans Souci
sous la direction de son ami Georg Wenzeslaus von
Knobelsdorff (1699-1753) et y emploie l'ornemaniste J. Nahl qui a
travaillé pour les Rohan.
La représentation critique et réaliste de la vie
quotidienne dans des scènes quotidiennes et des portraits
apporte une composante bourgeoise à l'art, mais les peintres
allemands du 18° sont surtout des fresquistes.
=== LE ROMANTISME ===
... Idéalisme ...
Le principal artiste du 19° siècle, Karl Friedrich
Schinkel (1781-1841), architecte et peintre de talent,peint les grands
panoramas et les décords.(lasalle 3.05 de L'ANCIENNE GALERIE
NATIONALE regroupe plusieurs de ses tableaux dans lesquels
l'antiquité et le moyen âge
idéalisés se fondent dans la nature: "Ville
antique au sommet d'une montagne", "Eglise gothique sur un
rocher".."Ville médiévale..."," Rive de la
Spree...").
Quant à Schinkel l'architecte, il est l'auteur d'un
édifice classique(18 colonnes ioniques sur fond
rouge)qui annonce en grande pompe l'entrée de l'ile des
musées.
La peinture allemande du début de ce siècle est
largement influencée par la figure romantique de Caspar
David Friedrich '1774- 1840) qui expose
régulièrement à l'académie
et dont les toiles sont achetées par le futur
Frédéric Guillaume IV et le futur tsar Nicolas
1er. (la prestigieuse collection de tableaux de Friedrich est
à la l'A G N salle 3.06:" Le Moine sur le
rivage"," Abbaye dans une foret...","L'arbre solitaire.." , "Deux
Hommes au bord du lac" etc...). Le mouvement expressionniste est en
marche.
A souligner également les peintures de l'artiste berlinois,
le paysagiste, Carl Blechen.(salles 3.07 et 3.08.) .
Le peintre d'architecture, Eduard Gartner(salle 3.10) qui vouait une
passion pour sa ville, Berlin.
A coté de ce romantisme du nord, plutôt
protestant et dont le principal représentant est
C.D.Friedrich, un autre romantisme, romantisme du sud
catholique est représenté par les
"Nazaréens".
En 1810, un groupe d'artiste s'établit
à Rome au monastère de San Isidoro,
pour y pratiquer leur art dans une atmosphère de
prières. L'objet de ces artistes était de
revivifier la peinture par l'étude des anciens maitres
allemands et aussi Raphael et Pérugin.
On les appela "GROUPE DES NAZAREENS" qui
se vit confier certains travaux collectifs comme la "Fresque de la Casa
Bartholdy" qu l'on peut voir (salle 3.O2) de l'A.G.N.
°
°
LA CULTURE AU
XVIII° ET XIX° siècles A BERLIN
Berlin est au premier rang dans le domaine littéraire et
théâtral.
"L'Aufklärung", variante allemande des Lumières
réunit les gens de lettres, éditeurs, libraires
et metteurs en scènes de théâtre.
Dès le début, la vie littéraire sur un
fond de coexistence, est tendue entre une poésie
teinté de régionalisme à
l'esthétique originale et de multiples courants venus de
l'extérieur. La ville est une vitrine littéraire
très vivante.
Aufklärung et
Romantisme
L'Aufklärung berlinois qui va influencer
profondément la vie culturelle de la ville repose sur
l'éditeur NICOLAI(1733-1811), le Philosophe MENDELSSOHN
'1728-1786) et l'écrivain LESSING (1729-1781°
L'élite intéllectuelle se réunit dans
le club du lundi fondé en 1749 dans un café.
Par ailleurs une culture de salon berlinoise favorise l'ouverture , la
tolérance et le brassage social.
Au tournant du 18-19° s. les salons juifs jouent un grand
rôle. Celui de la belle Henriette Herz cultivée et
maitrisant huit langues passe pour être le lieu de naissance
du romantisme berlinois.
D'autres salons s'ouvrent à un public cosmopolite. Rahel
Levin à partir de 1793 reçoit Mme de
Staël, Benjamin Constant, Thomas Young et le prince de
Ligne... De 1801 à 1806 ces salons donnent le ton dans la
capitale. C'est un exemple d'un heureux mélange
réunissant des nobles, et des bourgeois , des princes et des
philosophes.
Epoque Biedermeir
(restauration) et Réalisme
Stagnation et provincialisatisme
C'est à Berlin que le jeune Karl Marks rencontre Friedrich
Engels. Henrich Heine s'y rend en 1822 . L'ironie de ses "lettres de
Berlin" donne une bonne idée de l'atmosphère de
cette époque: cavernes, salons de thé et
cafés de lecture ont remplacé les salons.
Le réalisme berlinois apparait après les espoirs
déçus de la révolutionde 1848 . Un
poète Théodore Fontaine, descendant d'un huguenot
l'exprime dons ses poèmes.
Epoque Wilhelmienne
A la période précedente teintée
parfois de tragédie succède l'époque
Wilhémienne: Berlin s'affirme comme métropole
culturelle et attire de plus en plus de jeunes écrivains et
artistes.
Max Kreutzer (1854-1941) témoigne des boulversements sociaux
de cette époque.
Des pièces d'auteurs scandinaves comme Ibsen sont accueilis
avec enthousiasme et influencent la formation d'un naturalisme allemand
qui rassemble tous les genres et se révèle un
éloge à la grande ville.
On note l'apparition de la nouvelle garde expressionniste.
===LE XX° SIECLE==
Les années 1920
Quand apparait l'anthologie "Hier Schreibt Berlin" en 1929 , la ville a
déjà atteint l'apogée de son
rayonnement culturel. Il n'existe aucun auteur international qui ne
n'ait visité ou habité Berlin. Cafés,
salons, revues ambitieuses , rapprochement entre littérature
et journalisme...on y trouve tout. L'apogée du
théâtre est favorisé par un public
avide et assidu. On y trouve entre beaucoup d'autres Bertold Brecht qui
prône un art dramatique nouveau (laboratoire
expérimental). Brecht était monté de
Munich à Berlin vers les années 20 où
il mène encore une existence misérable. Sa
pièce "Des tambours dans la nuit" marquée par
l'expressionnisme est très controversée. Il
quitte Berlin en 1933 avec l'arrivée du III° Reich .
A son retour en 1949 avec sa femme il fonde le "Berliner ensemble" et
demeure dans la partie Est de la ville jusqu'à sa mort.
..... L'EXPRESSIONNISME
...Realisme , Impressionnisme, Sécession....
Les principaux peintres du Réalisme
sont:
..Le portraitiste et anecdotier Franz Kruger (1797-1857) qui excellait
à représenter des foules se pressant au spectacle
d'une revue....
..Von Menzel, représentant majeur du
réalisme qui peint des toiles aux
thèmes industriels et des représentations
historiques. Considéré comme le
précurseur de l'impressionnisme en Allemagne, son oeuvre
immense et inégale ,près de 70 toiles au premier
étage de l'A.G.N., dont la plus connue "Concert de flutes
à Sans Souci" (salle 1.05).
En parcourant son oeuvre on peut découvrir tantôt
le Menzel fou de Frédéric et de ses soldats, ou
le peintre officiel de Guillaume 1er que
célèbrent d'immenses toiles...Il y a aussi
l'artiste savoureux , qui après un voyage en France
exécute une pochade du théâtre du
gymnase où passe des accents de Daumier, qui de sa
fenêtre, croque un paysage familier ou bien se contente
simplement d'un rideau qui bat le vent...
Parallèlement à l'ambitieux réalisme
berlinois, il existe ailleurs en Allemagne une sorte de
réalisme plus bonhomme et humoristique
représenté par Spitzweg qui possède un
sens du comique et de la couleur...Leibl auteur de "la cocotte", toile
magistrale qu'il exécuta au cours d'un séjour
d'études en France.
Il n'y a eu en somme en Allemagne qu'un franc
Impressionniste Max Liebermann (1847-1935) . Excellent
dessinateur et graveur il peignit ver la fin de sa
carrière des toiles d'une grande fraicheur.On peut voir une
douzaine de toiles à l'A.G.N. ( salle 2.13). On range
auprès de lui Max Slevoght ( 1868-1932), peintre de brio et
illustratur spirituel, et Lovis Corinth (1858-1925) qui sous
une apparente violence cache mal un certain académisme.
(La salle 3 du 2° étage de l'Ancienne Galerie
Nationale est entièrement consacrée aux
impressionnistes français. On y voit rntre autre "le jardin
d'hiver" de Manet, une sélection des oeuvres de
Cézanne, des oeuvres de Renoir, Monet Rodin....Dans la
Nouvelle Galerie Nationale on trouve notamment de Picasso "femme
assise" et de F.Léger"les deux soeurs"..)
l'Expressionnisme
Si la tendance expressionniste s'est cristallisée en
Allemagne avent 1914, ses signes avant-coureurs émanent de
l'oeuvre de puissantes personnalités originaires des
régions périphériques de l'Allemagne:
le scandinave Edvard Munch avec "le cri", signe un des manifeste de
l'expressionnisme; mais aussi le Hollandais Van Gogh, le belge Ensor,
le Français Toulouse Lautrec ...La peinture
européenne, largement dominée
à la fin du XIX s. par le prestige de l'école
française, etait encore attaché au
réalisme ,soit dans la tradition de Courbet soit dans celle
plus récente, de l'impressionnisme; et les
précurseurs de l'expressionnisme ont tous
bénéficié de l'apport technique de ce
dernier.
La situation de la peinture en Allemagne au tout début du
XX° s. et une affinité particulière du
génie germanique devaient faire de ce pays la terre
d'élection de l'expressionnisme au tournant du
siècle.
En 1898, 65 artistes conduits par Walter Leitikow et Max
Liebermann ,font "sécession" et choisissent de
présenter leurs oeuvres en dehors des circuits officiels.
ils pronent la liberté et le réalisme contre les
mièvreries patriotiques des artistes de la cour et
témoignent d'un besoin de libération et
d'émancipation. Besoin ressenti avec plus
d'acuité en Allemagne où le
développement de l'art est constamment freiné par
l'esprit traditionaliste et autoritaire qui règne.
Les expositions organisées par la Sécession
connaissent un succès foudroyant. Les galeries fleurissent.
De nouveaux peintres sont connus..... Le mouvement expressionniste est
en germe : Les arabesques un peu apprétée se
durcissent, les couleurs se figent, les personnages prennent une allure
de somnanbules et une atmosphère tragique
imprègne paysages et intérieurs.
L'expréssionnisme se confond au moins jusqu'en 1914 avec
l'Avant-Garde Allemande.Le groupe "Die Brücke"
fondé à Dresde qui en incarnera le
mieux l'idéalisme foncier, les angoisses et les
élans..
Les peintres du mouvement Die Brücke "le pont", et
à leur tête Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938), son
animateur spirituel:-"Postdam Platz" (Nouvelle Galerie Nationale), qui
restitue dans des scènes de rue la vie trépidante
de Berlin ,..Schmidt Rottluff "Autoportrait au monocles" (N.G.N), Erich
Heckel, et Fritz Bleyl et Emil Nolde sont des admirateurs de Van gogh,
Gauguin et Munch. . D'autres comme Kollwitz dont on peut admirer une
Pieta "Mère à l'enfant Mort" et Zill chacun a sa
manière sont les représentants d'un
réalisme urbain. A l'origine de ce mouvement il y a
l'amitié et le travail en commun;la communauté
artistique reprise de Van Ghogh et les idées
littéraires de Rilke.
Transféré à Berlin en
1911,Die Brucke y rencontre un climat favorable, la notion
d'expressionnisme s'élabore et la revue "Der
Sturm" en généralise l'emploi: le terme est
appliqué au Fauvisme français à la
sécession de Berlin. La brücke a reconnu dans le
fauvisme français , ce fauvisme qui frôle
l'expressionnisme , un irréalisme et une violence de la
couleur, un rythme syncopé capable de servir les
même visées: avant tout l'implusion
créatrice mise audessus de la réalisation
artistique;
Au même moment une idée Force plus qu'un groupe ,
le Der Blaue Reiter, ou Cavalier Bleu fait son apparition autour de
Kandinsky à Munich. Le Blaue Rieiter n'a ni
programme ni adhérents. Un accord tacite sur les
problème de l'esprit et de l'art fonde l'union des
intéressés. Kandinsky va les formuler. Il
écrit en 1910 "du spirituel dans l'art" qu'il
édite à Munich où il part d'une
critique matérialiste du monde contemporain.... il voit
l'art de Matisse libérer la couleur, l'éclatement
des formes chez Picasso et conclut "l'harmonie des couleurs et des
formes doit être basée sur une seule chose, le
contact efficace avec l'ame
humaine"
La guerre de 14-18 va donner lieu à Beckmann, Grosz et Otto
Dix à une peinture noire et l'abomination des destruction
inégalée. Otto Dix choisit d'en montrer les
détails les plus terrifiants décrivant les
ravages qu'elle a produit sur les hommes. Il illustra de nombreuses
cartes postales envoyés à son amie
Hélène Jacob. C'etait sa façon de
détourner la censure tout en racontant la guerre au jour le
jour.
Beckmann choisit l'art de la déformation et Grosz en
intensifie la laideur. (Exposition maillol sur les années
noires de l'Allemagne)
L'Entre-Deux-Guerres: du
Dadaisme à la "Neue Sachlichkeit" ou Nouvelle
Objectivité
Des tendances cultivant la dérision et la
négation de toutes les valeurs apparaissent à la
fin de la première guerre mondiale..
L'ampleur et l'atrocité du conflit allaient, par contrecoup
accuser l'idéalisme des expressionnistes. Ceux-ci vont se
trouver entre deux surenchères: l'une qui proclame le
néant, le ridicule de toutes chose, y compris de
l'art et à "fortiori" de l'art sentimental;
l'autre qui conclut que l'artiste doit s'engager dans la lutte
politique s'il veut changer ce monde hideux.
---La première c'est DADA
qui éclate dans le Berlin de 1918 presque en même
temps que la révolution spartakiste ( le refus de l'oeuvre
durable se traduit par des solutions de collage et de photomontage ).
Les Dadaistes Berlinois fondent leur esthétiques
sur la laideur pour, selon Grosz, "montrer au monde qu'il est laid ,
malade et menteur". Les dadaiste participent à leur
manière à la révolution en fondant
à Nikolassee une "République Dada".
En 1918 au cours d'une soirée on lance le manifeste DADA
antimilitariste...une foire internationale dada presente des objets de
nature triviale etc...Grosz est règulièrement
comdamné par la censure pour ses recueils
anticléricaux et antimilitaristes...
L'anéantissement des spartakistes scelle le lien entre
avant-garde et extrême gauche. Les artistes retirent de
l'echec de la révolution une vision pessimiste mais
choisissent le bolchevisme par volonté
d'émancipation par rapport aupouvoir de l'argent et de la
bourgeoisie.
---La seconde, nourrie d'expressionnisme et parfois de
dadaïsme, se manifeste dans le "Novembergrup" fondé
en 1918 , puis vers 1922 dans le "neue
Sachlichkeit" (la nouvelle objectivité),
caractérisée par un réalisme
féroce, parfois glacial mais dans certains cas
dénué de poésie.
L'ex-dadaïste George Grosz (1893-1959), y déploie
une agressivité à toute épreuve. Il
est le chef de file d'un groupe d'artistes contestataires qui rassemble
peintres, poètes, photographes ...etc...
La ville envahit toiles, scènes et écrans, l'art
et la réalité du monde moderne
s'interprètent...pour Grosz qui tient son pinceau comme un
fusil, la ville est un chaos cauchemardesque; ..pour Max Beckmann"c'est
le grand orchestre humain"; ..Otto Dix la stigmatise et en montre les
plaies..
L'Allemagne de Weimar est perméable à
l'avant-garde venue de l'Est et que l'Europe découvre
à Berlin. Peintres, écrivains ,metteurs en
scène d'Europe centrale et orientale,en particulier russes,
viennent y travailler
collaborant avec les Allemands et profitant du climat de
libertés qui pour un court moment suit la
révolution d'octobre. En 1923 débarquent les
émigrés volontaires désireux de
propager la culture sovietique en
Europe occidentale. Ils sont connus grace à des expositions
en 1922 (Berlin) et 1924(Moscou). Wassily Kandinsky devient
profésseur au BOHAUS;
....Le BOHAUS 1919 - 1933
Est-ce le désir de définir un art utile qui
inspire les animateurs du BOHAUS?
Si les Dadaistes, Dix, Grosz et leurs pareils entendent
dénoncer la société telle qu'elle
existe, le BOHAUS (Bau=collectif, Haus=Maison),
littéralement "Maison du Bâtiment",
fondé en 1919 à Weimar,
transféré en 1925 à Dassau (100 Kms de
Berlin) puis à Berlin en 1932, étudie les formes
par lesquelles se traduira une vie harmonieuse.
Institut d'art et de métiers mais aussi mouvement artistique
et social, l'histoire du Bohaus a été
marqué par l'évolution de
l'idée-même dont le Bohaus est issu. Cette
idée fomulée en 1919 par Walter Gropius
à Weimar en termes quasi médiévaux
invitant tous les arts à collaborer, comme sur les chantiers
des cathédrales dans la perspe ctive de l"Oeuvre
bâtie", "fin et raison d'être de toute
création de forme"; invitant tous les arts à
reprendre conscience de leur commun enracinement dant l'artisanat.
L'accent est ainsi mis sur les aspects collectifs de la
création et sur le visage de la cité future au
détriment de la poétique individuelle.
Mouvement exigeant , presque utopiste, il suscite de nombreuses
vocations notament parmi les artistes d'avant garde: Klee (N.G.N.
"Sirènes de bateaux"), Kandinsky, Moholy-Nagy...Oskar
Schlemmer...
Dans son aspect social et pédagogique, le Bohaus ,
né dans le climat de l'art nouveau , tend à
réformer les méthodes d'éducation
artistique à tous les niveaux: depuis l'éveil des
facultés d'expression chez l'enfant , jusqu'à
l'enseignement spécialisé et à
l'initiation artistique du grand public en tenant compte des
données les plus récentes de
l'esthétique, de la psychologie voire de la psychanalyse et
de la pédagogie (Marie Montessori).
Sur le plan pratique le Bohaus fonctionne autour de plusieurs ateliers,
7 au total : la pierre, le bois, le metal, la terre, le verre, le
textile et la couleur.
Les apprentis son reçus en formation après
laquelle ils deviennent Compagnons, préparent une Maitrise
etc...
( Aujourd'hui le musée du Bohaus est un bâtiment
érigé par Alexander Cvijanovic entre 1971 et 1978
d'après les plans remaniés de Walter Gropius. Il
est à la fois un centre de recherche et un
musée. Sa forme simple et blanche est adaptée aux
besoins du musée, ses espaces intérieurs
caractérisés par la simplicité et la
lumière sont tout a fait représentatif des
exigences du Bohaus. La collection du musée, dont la
présentation change régulièrement,
reflète la diversité des formes d'art
abordés par le mouvement: meubles, objets artisanaux ,
peintures, architecture..etc..)
.....Du Bohaus
à "l'Entartete Kunst" ou l'Art
dégénéré.
Les avant-gardes artistiques des années 1920-1930
se caractérisent par leur engagement politique ."Ceque la
politique a abimé, l'art le réparera.
Grâce à lui l'homme retrouvera
l'homme",déclare le mouvement Die Brücke en 1919.
Mais le Bauhaus , poursuivi par la haine des Nazis, prend fin
en 1933 dès l'accession de Hitler au pouvoir.
Ceux-là mettent une condition à sa
réouverture: que Kandinsky en soit
écarté. Hitler choisit une esthétique
officielle de "l'art héröique" et
déclare les avant-garde artistique "Entartete Kunst". Tous
les artistes, impressionniste, expressionniste, cubistes,
surréalistes sont "Entartete". Parmi eux se trouve des noms
comme Chagall, Kandisky, Klee? etc.. par extension ce terme sera
appliqué à la musique, la littératture
et le cinéma. Les compositeurs Schönberg et Bartok,
le réalisateur Fritz lang seront bientôt eux aussi
sur la liste des
"dégénérés".
Cette thèse de l'art
dégénéré qui se
développe va ^permettre aux Nazis de supprimer des
musées, de détruire ou de vendre à
l'étranger des milliers d'oeuvres ...des impressionnistes
aux abstraits ...enfin d'empêcher les artistes d'avant-garde
de s'exprimer. Beaucoup s'enfuirent, quelques uns
continuèrent à oeuvrer clandestinement , peu
protestèrent comme le sculteur K. Kollvitz (1867-1945).
==== La Césure du
IIIème Reich====
Avec les Nazis, l'Académie prussienne des arts
est "épurée".
Albert Speer, Arno Breker et Werner Marche remplacent Kirchner, Dix,
etc...
En juillet 1937 , la Maison de l'art allemand est inaugurée
à Munich, "capitale du mouvement nazi", à
laquelle Hitler est "plus attaché qu'à
aucun autre lieu au monde" et qui doit retrouver l'importance
culturelle qu'elle a perdue au profit de Berlin, qui n'a selui produit
qu'un"art dégénéné".
Entre 1933 et 1939, près de 5000 toiles et scultures
d'avant-garde son détruites.
En 1934 , lors d'un congrès à Nuremberg, Hitler
impose l'art reposant "sur le sang et le sol" (blut und Boden). L'art
Berlinois cesse d'exister.
==== Nouveau départ
====
Dans l'après guerre la vie artistique reprend et les
expositions rouvrent très vite leurs portes. La
municipalité en est le principal support. De leur
coté, les galeristes renouent avec les modernes jadis mis a
l'index et imposent l'art nouveau. Les influences
étrangères sont moindres et on hésite
entre réalisme critique, expressionnisme et abstraction.
La première grande cassure a lieu en 1960. Des peintres
comme Georges Baselitz et Markus Lupertz se réclament d'un
nouveau réalisme , à la fois visionnaire,
extatique et pathétique. Commence alors l'époque
des manifestes et des galeries à programme.
A la fin des années 70 apparait le groupe des "Nouveaux
Fauves" (Salomé, Helmut Middendorf, Rainer Fetting et Bernd
Zimmer). Leur style aux couleurs agressives rappelle l'expressionnisme
des années 1920 et remporte un succès
international.
Dand les années 80, Berlin-Ouest devient un sujet de
peinture et un lieu de manifestations artistiques.
A l'est, on oscille entre la configuration du conflit, une
appropriation accrue de l'héritage jusqu'ici tabou et le
repli dans les bas-fonds sous-culturels.
Après 1976, groupes et projets collectifs se multiplient,
permettant l'essor de futures des galeries à l'est.
Depuis 1989, la ville connait un afflux de peintres et prend un
caractère événementiel. Elle se
distingue aujourd'hui par un équilibre harmonieux entre
marché de l'art raffermi, des galeries vivaces et la
renaissance des mécènes et des foires
artistiques.
Après l'éxode du III° Reich Le retour
s'effectue a la fin de la guerre
La vie littéraire recommence à s'agiter:
A l'Est l'appareil politique est présent. La ie
littéraire est dominée par J. Becker, Brecht?
Arnold Zweig et Anna Seghers. Un système de précensure
lie les auteurs à l'appareil
A l'Ouest, après une décennie de stagnation la
vie culturelle retrouve sa vigueur. Dans les années 60 la
littérature est cependant "boostée" par les auteurs
de l'Est réfugiés ou expulsés.
La période qui suit la chute du mur est marquée
par la méfiance mutuelle et les
révélations de la collaboration des culturels
avec la Stasi. Il s'ensuit une certaine rareté dans la
production littéraire.
En musique par contre, la réunification à
multiplié les institutions culturelle qui se retrouvent en
double voire plus, contribuant à l'extraordinaire
diversité de la vie musicale: 3 Opéras de renom
international, des Orchestres subventionnés par
l'état, des ensembles plus petits, des groupes musicaux de
chambre et des choeurs, permettent à la longue tradition
musicalede perdurer à Berlin, ville que Yehudi Benuhim
désignera comme "la Capitale du Monde Civilisé".
Sources: Larousse "La grande encyclopédie"
Universalis: Thématiques
Michelin "guide vert" edit. 2007
Brochures diverses et expositions.