Actualité
du terme « Valeurs »
L’usage de ce terme, dans le sens
où nous l’entendons, est récent. Il
était question de VERTUS, de PINCIPES MORAUX. Pour nos
anciens, c’était essentiellement le BON, le VRAI,
le JUSTE. Dans les évangiles ce sont la VERITE et la JUSTICE
qui sont au premier rang. Certains de ces termes sont devenus
rétro, vieux jeu… et il est désormais
plus moderne de parler de Valeurs qui ont une implication collective
alors que les Vertus (courage, honnêteté) sont
plutôt individuelles.
Lors de la dernière campagne présidentielle
presque tous les candidats ont fait référence aux
valeurs, ce qui est une nouveauté ; même
s’il s’agit d’un marketing politique,
c’est aussi parce que cela répond à une
demande, face au vide crée par les contre valeurs.
Quelles valeurs
transmettre ?
Ce sont aussi bien les valeurs vitales (respect de la vie,
de la nature), les valeurs morales (honnêteté,
droiture, courage), que civique (liberté,
égalité, solidarité), intellectuelles
(souci de vérité,
d’objectivité),
qu’esthétiques (beauté).
Le dernier sondage (réalisé par le magazine le
Pèlerin en octobre 2005) fait apparaître la
hiérarchie suivante des valeurs morales reçues,
à transmettre aux jeunes générations,
ou manquant chez les jeunes générations :
VALEURS RECUES :
. honnêteté 75%
. sens de la famille 58%
. respect d’autrui 58%
. goût du travail 53%
. tolérance 46%
. courage 31%
. le sens de la justice 30%
. le respect de l’autorité 28%
. la générosité 28%
. le sens de l’intérêt
général 13%
. le goût du bonheur 13%
. le souci de l’épanouissement personnel 10%
. la foi en Dieu 10%
. le patriotisme 5%
VALEURS A TRANSMETTRE AUX JEUNES :
. honnêteté 63%
. respect d’autrui 63%
. goût du travail 59%
. tolérance 45%
. sens de la famille 40%
. respect de l’autorité 35%
. le courage 29%
. générosité 21%
. sens de l’intérêt
général 16%
. le goût du bonheur 12%
. le patriotisme 6%
. la foi en Dieu 4%
VALEURS MANQUANTES chez les JEUNES
. le respect d’autrui 62%
. le goût du travail 54%
. le respect de l’autorité 51 %
. la tolérance 29%
. l’honnêteté 23%
. le sens de l’intérêt
général 22%
. le patriotisme 10%
. la foi en Dieu 5%
Ainsi apparaît-il une hiérarchie
différente selon qu’il s’agisse de
valeurs reçues ou de valeurs à transmettre aux
jeunes.
Droit naturel,
règle morale et valeurs universelles.
Les tenants des théories du droit naturel
estiment que préexistent à toute règle
de droit des règles de morale universelle qui doivent
être respectées dans toute
société. A propos de la sépulture de
Polynice interdite par le roi Créon, Antigone
s’exclame : « Non, non je n’ai pas pu
croire que tes ordres eussent assez de force contre les lois non
écrites des dieux. Elles ne sont pas
d’aujourd’hui, ni d’hier, ces lois
là. Elles ont été et elles seront
toujours et personne ne peut dire quand elles ont commencé
» (Sophocle)
Au contraire, pour les positivistes la règle de droit doit
être adaptée à la
société pour laquelle cette règle est
faite.
La règle de droit constitue un minimum vital en
matière de rapports sociaux alors que la morale appelle au
dépassement de soi même dans le respect
d’intérêts jugés
supérieurs.
Transmission des valeurs
et progrès.
Rousseau dans son « Discours sur l’origine et les
fondements de l’inégalité parmi les
hommes » dit : « à force de
progrès les peuples savants et philosophes risquent parvenir
à tourner en ridicule la vertu et à la
mépriser » Une mauvaise lecture de J.J
ferait de lui le défenseur du bon sauvage face à
l’homme de progrès. Il demande simplement
à être vigilant face au progrès et si
il parle de la « simplicité des premiers
temps de l’homme » c’est pour souligner
que l’homme est naturellement bon. Pour lui les «
sciences et les arts » peuvent dans leurs excès
détruire la « communauté des hommes
». En fait Rousseau plaide pour le droit naturel, pour
l’existence de « vertus éternelles
» que la société doit
défendre et propager : c’est le «
Contrat Social ». Les vertus éternelles, il faut
les entretenir et les transmettre.
« Que deviendra la vertu quand il faudra
s’enrichir à quelque prix que ce soit »
: Voila un propos très actuel !
Dans une autre perspective, la transmission s’est
heurtée à une véritable
déconstruction des cadres traditionnels des valeurs dites
« bourgeoises » de
l’esthétique et du rationalisme : c’est
ce que Luc Ferry appelle « les philosophies du
soupçon » qui avec Marx, Nietzsche et Freud ont
permis une remise en cause des idéaux
métaphysiques, ethniques, religieux et politiques.
Face aux perspectives heureuses de bonheur, de paix et de
progrès indéfini Nietzsche lançait un
cri d’alarme « ce que je raconte
c’est l’histoire des deux prochains
siècles, je dis ce qui viendra, ce qui ne peut manquer de
venir l’avènement du nihilisme » dont la
devise est : « plutôt rien que quelque chose
d’imparfait ».
Un autre courant de pensée a ébranlé
l’idée de transmettre avec : Sartre,
Céline, Ionesco, et Brecht ce sont les thèses de
l’angoisse, de la nausée et de
l’absurde. Pour eux, il n’y aurait rien
à transmettre si ce n’est la
littérature qui permet au moins un débat
d’idées. La formule brutale : « du
passé faisons table rase « a toujours
ses adeptes.
Face à l’empire grandissant de la
négativité, de la contre culture, comment
imaginer pour certain que nous ayons quelque chose à
transmettre ?
Luc Ferry souligne qu’on est passé de
l’esprit critique (Descartes-Voltaire) à
l’auto-critique et de cette dernière à
« la haine de soi ».
Malgré une culture souvent pessimiste, nous voulons
transmettre une certaine espérance, ce que Jean Claude
Guillebaud appelle « le goût de l’avenir
». Transmettre c’est une ouverture vers
l’avenir. Après nous le déluge :
c’est le refus de transmettre qui constitue un non sens. Si
les valeurs donnent un sens à la vie il est assez naturel
que nous souhaitions les transmettre. Puisqu’il y a de
l’être, il y a une
responsabilité à l’égard de
ce qui est. L’être cherche sa propre expansion et
la tendance naturelle le porte vers la promotion de la vie.
Une société qui disqualifie la transmission (de
la vie, de la mémoire, des croyances) serait une
société qui ne parviendrait pas à se
représenter l’avenir. Transmettre c’est
perpétuer la vie.
Une crise de la
transmission ?
Si aujourd’hui se pose la question de la
transmission c’est parce qu’elle est
confrontée à de nombreux obstacles :
. dans son contenu : valeurs universelles contre valeurs actuelles-
valeurs individuelles contre valeurs collectives.
. dans ses moyens d’action : la vie s’est souvent
située dans la durée, la continuité.
Aujourd’hui, c’est le culte de
l’immédiat, de
l’instantané.
. dans sa représentation : ce qui compte
désormais, c’est la performance, la
réussite immédiate plutôt que le
comportement. Le livre des records a supplanté la vie des
grands hommes.
. crise également dans la transmission des savoirs, car elle
se fait souvent d’une façon
désordonnée, en raison du poids
déterminant des médias. Le rôle des
vecteurs de la transmission est donc primordial.
Les modes de transmission
des valeurs morales
Dans le sondage précité à
la question « selon vous comment s’effectue le
mieux la transmission de ces valeurs ? »
Les différents vecteurs de transmission ont
été classés de la façon
suivante :
. la famille 91%
. l’école 60%
. le monde du travail 12 %
. la vie associative 10 %
. les médias 6 %
. l’Eglise 4%
La famille et l’école gardent un rôle
prédominant dans la transmission. Les médias
restent semble t- ils marginaux dans le rôle de
transmetteur des valeurs, mais les personnes interrogées ne
minimisent – elles pas leur influence ?
LA FAMILLE
Elle reste le vecteur principal de la transmission des
valeurs mais le droit de la famille a beaucoup
évolué depuis le code Napoléon de 1804
où la famille était structurée
à l’image de l’Etat. Elle
était organisée autour d’une
institution : le Mariage et autour d’un chef : le Mari et la
famille se concevait dans la durée. Ce n’est plus
le cas désormais.
Le recul de l’institutionnel conduit à permettre
la liberté de l’organisation de la vie du couple
et en conséquence à dissocier
conjugalité et parentalité. Cinq ans
après la rupture du lien conjugal 50% des pères
d’enfants mineurs n’avaient plus de relation avec
l’enfant d’où les décisions
des magistrats de favoriser les gardes partagées.
En même temps le sens de la famille se modifie,
l’accent est mis sur la citoyenneté, sur la
primauté de l’individu et en
conséquence l’importance du groupe familial va
diminuer.
Le groupe familial n’est plus
privilégié comme socle social, la famille est
vécue comme un agglomérat d’individus,
et le droit de la famille essaie d’accompagner la
réalité vécue, plus qu’il
n’essaie de le diriger.
Il suffit de groupes de pression plus ou moins importants pour que les
politiques aient la crainte de passer pour des « ringards
» s’ils n’adaptaient pas la loi au
désir exprimé même par une toute petite
minorité.
EVOLUTION du STATUT de l’ENFANT : il n’est plus
considéré comme un descendant héritier
du patrimoine familial mais comme une personne à part
entière, comme un adulte en devenir.
Malgré cela l’article 371 du code civil (qui
semble parfois oublié) précise :
« l’enfant à tout age doit
honneur et respect à ses parents »
LES AVANTAGES de la TRANSMISSION FAMILIALE : Elle est globale et non
spécialisée comme en d’autres lieux.
Elle est tridimensionnelle : charnelle, symbolique, et relationnelle
. Charnelle par la transmission de la vie passée et du
patrimoine génétique,
. Symbolique par la transmission d’un nom, sans nom
l’enfant n’aurait pas de place
. Relationnelle et affective, s’effectuant dans la
continuité, la durée, cette transmission ne se
passe pas uniquement par la parole mais elle est avant tout «
atmosphérique » (Becaria)
Cette tradition familiale naturelle, enracinée dans des
réalités charnelles est en lutte avec trois
obstacles selon le philosophe Xavier LACROIX :
. écart grandissant entre culture commune et culture
familiale, il est source de rupture du fait de la
société libérale, pluraliste et
marchande
. fragilisation de la transmission, le lien familial ne peut rester
indemne après la rupture du lien conjugal, car
l’enfant reçoit d’abord et verticalement
ce qui est vécu et partagé par le couple. (
l’Exemple reste un élément fort)
. enfin le contexte économique et technologique rend
l’enfant autonome plus rapidement.
Malgré tout cela les atouts de la transmission familiale
restent forts.
La famille offre le temps de la longue durée, qui franchit
même les géniteurs et inclut le
trans-générationnel.
La famille est le lieu de la promesse et de la
fidélité car on est enfant pour toujours et
parent pour toujours.
La famille offre l’expérience de la culture, de la
différence des sexes, des générations,
des statuts.
La famille intègre une relation
d’autorité dont on sait qu’elle se
distingue du pouvoir même si la relation
enfant-parent a évoluée. La tendance
est souvent de ne pas reconnaître la différence de
génération : le père veut souvent
être le copain, le père s’habille comme
l’enfant, l’enfant et les parents
négocient, les sorties et l’heure de retour au
gîte familial. Il y a absence des parents de la maison, pour
cause professionnelle… il y a moins de temps pour le
récit, la mémoire, la confidence. Mais certains
pères sont plus présents à leurs
enfants que ne l’était leur propre père.
En même temps il faut dépasser le
modèle de la famille restreinte et souligner le
rôle des grands parents…
Enfin le familial appelle le trans-familial et au delà, la
communauté : groupe humain réuni autour de
valeurs, de croyances, d’une adhésion commune
à des options fondamentales.
Il y a des relais indispensables à la transmission, rites,
récits, célébrations de
fêtes, actes de mémoire, participation
à une joie plus large que la joie familiale. Que serait la
transmission sans joie, sans réjouissance.
L’ECOLE
Elle a été de tout temps un des
principaux agents de transmission. Mais s’il convient de
transmettre sans imposer, il s’agit de transmettre non
seulement des savoirs mais aussi des valeurs.
La philosophe Hannah Arendt précise que
« c’est justement pour
préserver ce qui est neuf et révolutionnaire dans
chaque enfant que l’éducation doit être
conservatrice ». A cet égard l’effort
volontaire de la génération 68 pour remettre en
cause une grande partie des formes et du contenu de
l’enseignement et de la transmission a
été un de ses grands torts.
Apprendre à l’enfant à se
dépasser, adapter l’enseignement au
progrès, aux évolutions culturelles, certainement
! Mais le dépassement ne saurait être sans un
préalable de conservation. Dans tout dépassement
il y a conservation de la source.
Que voila un discours conservateur !
Tout le monde conviendra que l’école doit mieux
répondre aux exigences de sa mission première :
transmettre des savoirs et des valeurs.
L’école (comme la famille) doit rechercher comment
parvenir à la maîtrise d’un socle commun
pour tous, mais elle ne peut rien toute seule et son action ne doit pas
être contrecarrée par celle des parents dont le
comportement a valeur d’exemple. Si les violences
à l’école sont souvent mises en
exergue, une statistique récente fait apparaître
qu’il y a presque autant de violences des parents
à l’égard des enseignants (verbales ou
physiques) que de la part des élèves.
Trois exemples où l’enseignement doit jouer un
rôle déterminant :
. LA LITTERATURE : dans une réponse à JJ
Rousseau, Voltaire disait déjà « les
lettres nourrissent l’âme, la rectifie, la console.
»
Souvent les enseignants préfèrent Boris Vian
à Corneille et Racine car leurs textes sont « trop
lointains », ils préfèrent des textes
« proches » et directement
compréhensibles par l’élève,
car il ne faut pas les « manipuler ». Au contraire
il est permis de penser que la « proximité
» de certains textes peut être susceptible de
heurter la sensibilité des élèves. Un
peu de recul par rapport au texte peut permettre de faire preuve de
discernement.
. L’HISTOIRE : à l’histoire
évènementielle est souvent opposée une
histoire des mouvements sociaux. Si une conception purement
chronologique est insuffisante, la présentation des
mouvements sociaux doit se faire en respectant le contexte historique
de l’époque, en prenant en compte les
évènements antérieurs. De
même la présence de personnages
emblématiques au cours de notre histoire est-elle de nature
à souligner le rôle déterminant
qu’ils ont tenus à certaines étapes de
notre vie collective. Cet aspect de l’action individuelle de
certains grands personnages, qu’ils soient « Bons
» ou « méchants » ne doit pas
être occultée.
. L’ENSEIGNEMENT du FAIT RELIGIEUX : Il ne suffit pas de
mieux comprendre le monde religieux mais il est utile de
connaître le SENS du religieux : pourquoi la religion a tant
marqué les hommes ?
Or depuis le 11 septembre 2001, depuis l’affaire des foulards
et l’inquiétude devant un possible communautarisme
et intégrisme musulman, les débats et les
médias n’abordent plus la question de la culture
religieuse comme un problème d’enseignement mais
selon une problématique politique et sociale.
LE MONDE
DU TRAVAIL lieu de transmission
L’entreprise a longtemps
été un lieu de brassage où plusieurs
générations se croisent et cohabitent :
« œuvrer ensemble pour aboutir à une
production commune »
Lieu de socialisation et d’apprentissage, le monde du travail
a longtemps été un lieu de transmission de
savoirs professionnels, de valeurs de solidarité. Mais
apparaît désormais une « tension entre
le temps de plus en plus court des entreprises et le temps long que
demande la transmission » (Le Digou représentant
de la CGT aux semaines sociales de 2006).
Une relative crise de la cohésion sociale, sous la pression
des marchés, sous la primauté du rendement
financier s’instaure. La confiance entre
l’entreprise et ses salariés s’affaiblit
progressivement. Ce phénomène est
accentué par la grande mobilité professionnelle.
Tous les ans 7 millions de personnes changent d’emploi.
De même il y a des performances sans transmission,
l’excessif rôle de l’innovation risque de
négliger les enseignements du passé.
Enfin la logique gestionnaire, autour des enjeux de
rentabilité, a fragilisé une relative
stabilité au sein de l’entreprise, la soumettant
à une remise en cause permanente.
Il convient donc de revaloriser le travail, mais surtout
l’homme au travail, afin que la vie professionnelle reste un
lieu majeur de croissance et d’enrichissement au service de
l’homme.
Transmission
et Communication
Nous nous vantons de conquérir
l’espace sans voir que nous
rétrécissons du même coup notre
profondeur temporelle historique. Nous gagnons en ubiquité
(plus d’un milliard de téléspectateurs
ont suivi les funérailles de Diana ou de Jean Paul II) mais
nos chronologies sont bousculées. Notre soif de vitesse
semble sans frein, alors que la transmission d’un rituel,
d’un récit ou d’une œuvre
suppose une certaine lenteur.
Le temps des livres et des œuvres n’est pas celui
des journaux et d’internet. Sans lenteur, la culture se
volatilise en flashs sensoriels, et l’information est une
cascade de signaux, sans lien entre eux.
La transmission veille au passage de messages à travers le
temps alors que la communication essaime ceux-ci dans
l’espace.
A travers les médias apparaît
l’obsession de la performance, du record, de
l’immédiat.
La tyrannie de l’audimat réduit l’espace
culturel au profit de l’effet immédiat sur le
consommateur potentiel.
Quand à la place de la télévision dans
la transmission des valeurs, il suffit de relire la
déclaration de Patrick Lelay, patron de TF1 en
2004 pour perdre toute illusion sur son role déterminant en
la matière :
« dans une perspective « business »
soyons réaliste. A la base le métier de TF1
c’est d’aider Coca-Cola par exemple à
vendre son produit. Or pour qu’un message soit
perçu il faut que le cerveau du
téléspectateur soit disponible. Nos
émissions ont pour vocation de la rendre disponible,
c'est-à-dire le divertir, de le détendre pour le
préparer entre deux messages. Ce que nous vendons
à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain
disponible. »
Place de
l’Eglise dans la transmission
Constatons que la culture actuelle rend difficile la
transmission des valeurs chrétiennes.
Le temps chrétien n’est plus le temps moderne ( le
calendrier sécularisé et le rythme du temps
profane ne coïncide pas avec le temps chrétien).
Les lieux traditionnels de la transmission sont en
difficulté :
. l’espace familial est sécularisé
. la pratique religieuse est en forte régression
. la catéchèse est en difficulté
Ce qui prime souvent pour les jeunes ce sont les moments ponctuels
d’intensité comme les JMJ.
Souvent face au jeunisme ambiant l’église donne
une image de vieillesse et de tristesse. On peut parfois donner raison
à HEGEL pour qui : « le christianisme a
fait son temps, les valeurs qu’il portait ont
été prises en charge par la
société dans son ensemble ».
Face à cette vision peut être pessimiste demeure
l’actualité du message
évangélique car l’évangile
reste un instrument de discernement, pour aider chacun à
combattre le mensonge qui dénature les convictions les plus
sincères.
Les Nouveaux Vecteurs de
Transmission
1) la vie associative : On constate qu’un million
d’associations sont actives, que 70.000 se créent
chaque année et qu’elles rassemblent plus de 10
millions de bénévoles. Cette forte
vitalité associative est à rapprocher de la
faible militance syndicale.
L’engagement de nombreux jeunes dans l’humanitaire
est un exemple de ce renouveau comme est à souligner le
renouveau du scoutisme et des valeurs qu’il transmet.
2) Le sport : les modèles qui
ont marqué plusieurs générations (
conquérants, savants, grands chefs d’Etat) sont
remplacés par de nouveaux personnages
emblématiques les Sportifs. En fait ils sont souvent la
création du matraquage médiatique et ne peuvent
faire oublier les nombreuses activités sportives
individuelles ou collectives qui dans les villages ou les quartiers
permettent de diffuser le goût de l’effort, de
l’engagement collectif et du respect des règles de
jeu et du fair-play.
En Conclusion
Pour Hannah Arendt « notre héritage
n’est précédé
d’aucun testament » en effet chaque
génération reçoit ce
que la génération
précédente lui
transmet en terme de savoir, d’expérience, de
savoir faire, de valeurs et il lui appartient
d’interpréter le message.
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Mes sources :
. Compte rendu des semaines sociales de 2006 :
« transmettre, partager des valeurs, susciter des
libertés »
. JJ Rousseau « Discours sur l’Origine et les
fondements de l’Inégalité parmi les
hommes » et le « Contrat Social »
. Luc Ferry « Famille je vous aime »