Chez les auteurs latins :
La tolérance était la faculté
à endurer les maux, l’adversité, la
constance dans l’épreuve.
La racine latine TOLLO = je porte, supporte, j'endure.
Vous n’échapperez pas à la vision
médicale. La tolérance signifie
l’aptitude d’un être ou d’une
personne à supporter les symptômes morbides
(douleurs, nausées …) mais aussi à
supporter l’action d’un médicament, un
traitement chimiothérapique, ou
radiothérapique…
De cette pratique est née la notion de « seuil de
tolérance ».
Dans le Petit Robert : la Tolérance est le « fait
de tolérer, de ne pas interdire ou exiger alors
qu’on le pourrait » ( exemple la loi sur le tabac
on pourrait interdire mais on tolère ) ou encore
« c’est l’attitude qui consiste
à admettre chez autrui une manière de penser ou
d’agir différente de celle qu’on adopte
soi même » ( exemples les camps de nudistes, les
engagements politiques, religieux ).
La tolérance n’est pas la vertu que je
privilégie (je privilégie, la droiture,
l’amitié, la compassion ) mais elle est
à la mode et c’est la vertu vers laquelle
j’essaie de tendre le plus parce que c’est
difficile.
C’est à la fois trop facile et trop difficile.
Trop facile si je suis indifférente, passive, un ventre mou.
Trop difficile car la tolérance suppose, une connaissance
parfaite des problèmes, une grande ouverture
d’esprit, elle suppose qu’on mesure les limites,
les obstacles. En effet on ne peut soutenir une tolérance
sans limite car cela reviendrait à tuer ou
détruire la tolérance sinon on est
indifférent.
Actuellement la tolérance est de mise sur tous les sujets,
elle s’affiche comme un objet de revendication, on ne cesse
de l’invoquer ( Ah tu n’es pas tolérante
! ) contre les extrémismes religieux ( voiles
islamiques ), politiques (extrême droite )
La tolérance devient un étendard pour les combats
de société.
Mais pour moi la tolérance découle de mon
éthique principale et c’est par amour des autres,
par compassion que j’arrive à tolérer.
Je tolère sans approuver les opinions des autres mais parce
que j’aime ces personnes, là j’arrive
à trouver des raisons indulgentes, à comprendre
leur motivation.
Ceci explique que je peux avoir des positions très fermes
sur certains sujets et tolérer malgré tout cette
position que j’ai combattue, par amitié pour les
personnes ou par compassion.
Mon métier de médecin m’a sans doute
aidée et aussi compliqué la vie.
Dans un premier temps, j’ai sans doute
été aidée car j’ai appris
à écouter, à comprendre, à
douter, à aimer.
Mais dans un deuxième temps l’esprit de
thérapeutique qui consiste à aider, conseiller,
un peu de manière directive me pousse à
prévenir des dégāts encourus dans une voie qui me
parait dangereuse, je suis un peu interventionniste alors que je devrai
faire confiance et sans doute laisser faire.
En définitive la tolérance, c’est la
compréhension, l’indulgence, la largeur
d’esprit, l’ouverture, peut être le
laisser faire, la complaisance.
Pour terminer je vais citer SPINOZA ( philosophe hollandais juif exclu
de la communauté juive 1632-1677 ) : «
La vie en société ne peut se concevoir autrement
que comme la réunion d’êtres qui se sont
mutuellement acceptés » et moi
j‘ajoute tolérés.
Maintenant je vous propose un film qui me permet d’illustrer
en partie la difficulté a avoir l’esprit de
tolérance.
Projection du film "
MAUVAISE FOI"