Le mot
‘colonisation’ est entendu dans ce qui suit comme
le fait pour une population de venir s’établir
dans un pays qui n’est pas le sien
jusqu’à finalement en prendre possession.
Il n’est pas si
aisé de parler en peu de mots de la colonisation de
l’Amérique du Nord.
D’abord parce que le
fait peut être vu en effet sous différents angles.
Pour ce qui concerne seulement
les Etats-unis, on pourrait par exemple
s’intéresser à la constitution et
à l’histoire des Etats, ou bien à
celles de l’Union. On pourrait traiter du
développement économique de celle-ci, ou de
l’histoire de sa monnaie. Ou encore de la constitution de son
armée etc.
Pour se borner à un
seul aspect des choses, a été choisie ici,
à grands traits, la confrontation de deux mondes,
l’Européen et l’Indien.
Ensuite parce que le processus
de la colonisation n’a pas été le fait
d’une seule nation mais de plusieurs, parmi lesquelles la
France, la Hollande, la Suède, l’Irlande et
même la Russie, en outre de l’Angleterre. Il a pris
du temps, il a une histoire, une histoire mouvementée,
ponctuée de conflits, de tractations et de guerres, qui a
abouti à la constitution progressive d’une
entité considérable, l’Union, dans
laquelle la prépondérance anglaise
d’origine n’a cessé de se conforter,
jusqu’à évincer totalement les autres
nations et à s’imposer universellement.
Pour simplifier les choses, on
peut admettre donc comme il est fait ci-après que la
colonisation de l’Amérique du Nord a
été pour l’essentiel un fait anglais,
commencé à la fin du 16ème
siècle et poursuivi trois siècles durant, en gros
jusqu’à la conquête de
l’Ouest, au 19ème.
Avant que ne survienne sa
colonisation par les Européens,
l’Amérique du Nord se présentait comme
une immense étendue faite de forêts, de prairies,
de lacs et de déserts, qu’habitaient des peuplades
errantes qui avaient en commun les traits du visage, la couleur
cuivrée de la peau (d’où
l’expression ‘peau rouge’) et une
certaine parenté du langage. Depuis des temps
immémoriaux, les habitants des lieux vivaient libres, en
clans et tribus, tirant leur subsistance de la chasse et de la
pêche.
Lors de
l’arrivée des Européens,
l’indigène d’Amérique du Nord
ignorait le prix des richesses et se montrait indifférent au
bien-être que l’homme
‘civilisé’ acquiert avec elles.
Pour autant on
n’apercevait rien de grossier en lui. Les westerns le rendent
bien, qui le présentent avec une certaine
réserve, une certaine noblesse, et aussi, en outre du
courage, une certaine férocité dans la guerre.
L’arrivée
des Européens ne fit naître en lui ni envie ni
crainte.
L’indien savait vivre
sans besoins, souffrir sans se plaindre et mourir en chantant (cf. en
particulier Jefferson ‘Notes sur la Virginie’).
Il croyait à
l’existence d’un monde meilleur et adorait sous
différents noms le Dieu créateur de
l’univers. Ses notions sur les grandes questions de
l’existence étaient en
général simples et sages.
Au temps où les
Européens débarquèrent, les Indiens
occupaient le pays, mais ils ne le
‘possédaient’ pas, en ce sens
qu’ils ne se l’étaient pas
approprié en en cultivant le sol et en en
exploitant les ressources.
Force est de
reconnaître que les Européens, eux, se le sont
approprié et que la ruine des Indiens, une ruine totale, a
commencé le jour où ils ont mis le pied sur leurs
rivages.
La colonisation du Sud des
Etats-Unis a à la fin du 16ème siècle,
à une époque où l’Europe
était convaincue, le fait est significatif, que ce qui fait
la richesse des peuples c’est l’or et
l’argent, par conséquent les mines
d’où on les extrait. On y a vu arriver
d’abord, préférentiellement, des
chercheurs d’or, puis, plus tard, des entrepreneurs et de
petits cultivateurs, enfin tardivement de riches
propriétaires anglais. Presque aussitôt
l’esclavage a été introduit,
précisément par un bateau hollandais qui
débarqua un jour un contingent de 20 nègres sur
les rivages de la rivière James.
La colonisation du Nord, dit
‘Nouvelle Angleterre’, a été
pour commencer le fait de classes aisées venues
d’Angleterre, qui ne manquaient ni
d’éducation, ni de moralité, ni
d’argent. Les immigrants étaient en fait
persécutés en Angleterre à cause de la
rigueur de leurs principes de vie, auxquels on a donné le
nom de ‘puritanisme’. Il ne s’agit donc
pas d’aventuriers, comme à St. Domingue,
fondée par des pirates, ou en Australie, où on
expédiait les personnes indésirables, mais de
gens empreints d’un idéal, ayant fait un choix de
vie, logiques avec eux-mêmes. Ils se considéraient
comme des pèlerins sur la terre
(‘Pilgrims’).
Le fait est aussi significatif
que l’étaient précédemment
au Sud la venue des chercheurs d’or et la commode
introduction de l’esclavage. Ne reconnaît-on pas
aux Etats-Unis à la fois les caractères du
puritain et du symbolique chercheur d’or ?
En arrivant, les immigrants
passent un acte, qui est un contrat de vie commune répondant
à leur préoccupation à la fois de se
gouverner et d’oeuvrer à la création de
la société démocratique et
chrétienne qu’ils conçoivent. Ils
s’installent. Ils sont chez eux sur ces terres nouvelles qui
à aucun titre ne leur appartiennent. Et pourquoi pas,
puisqu’il y avait de la place et que les indiens, en somme,
n’en faisaient rien ?
Le puritanisme étant
surtout leur fait, et les déchirements d’origine
politique et religieuse qui troublent tout le règne de
Charles Ier les conduisant à s’expatrier, ce sont
les classes moyennes qui constituent les vagues successives de
l’immigration. Et c’est ainsi que presque tout le
littoral de l’Amérique du Nord devient
progressivement possession anglaise.
A cette époque, le
système colonial se présentait sous trois formes
différentes, suivant les endroits
- Le système
européen habituel : un gouverneur, dépendant
directement de la Couronne d’Angleterre,
- Une concession, à
un homme ou une compagnie,
- Le droit accordé
à un certain nombre d’immigrants de se constituer
en société politique, patronnée
toutefois par la Mère patrie.
En considérant le
destin des Indiens et des Noirs, Tocqueville a une parole
extrêmement sévère pour
l’Europe, pourtant pétrie de principes
chrétiens. Il écrit : « Ne dirait-on
pas, à voir ce qui se passe dans le monde, que
l’Européen est aux hommes des autres races ce que
l’homme lui-même est aux animaux ? Il les fait
servir à son usage, et quand il ne peut les plier, il les
détruit ? ».
En ce qui concerne les Indiens,
la mécanique du processus est imparable.
Au temps où ils
vivaient seuls, les Indiens avaient peu de besoins. Ils fabriquaient
des armes simples, buvaient l’eau des cours d’eau,
se nourrissaient du produit de leur chasse ou de leur pêche,
se vêtaient avec les dépouilles des animaux
qu’ils mangeaient et se soignaient avec des plantes.
Les Européens ont
introduit les armes à feu, le fer et l’eau de vie.
Ils ont introduit aussi des
modes de vie différents. Par exemple en matière
de vêtement – les tissus et les tricots de laine.
De la vaisselle, des bijoux aussi ... toute une bimbeloterie en fait,
qui brille aux yeux des Indiens et les tente.
Comment se procurer ces biens,
que l’Européen, qui a compris la faiblesse de son
interlocuteur, étale complaisamment devant ses yeux, sinon
en les échangeant contre des peaux et des fourrures ?
L’indien chasse donc
pour satisfaire son désir en outre que pour manger : ses
‘besoins’ s’accroissent, mais en
même temps ses ressources diminuent, par le double fait
d’une chasse menée plus intensément et
d’une émigration du gibier, repoussé
par la ‘civilisation’ grandissante.
Le gibier se retirant (cf. les
troupeaux de bisons), avec retard, l’indien le suit,
poussé par la nécessité,
c’est à dire la famine, et partant la
misère. En sorte que ce ne sont pas à proprement
parler les Européens qui chassent l’indien,
c’est la famine.
Il arrive ainsi sur le
territoire d’autres tribus, et c’est
immanquablement la guerre. Naissent alors de petits groupes, qui errent
à la recherche des moyens de survivre. Le lien social
disparaît – plus de patrie, plus de peuple, la
langue s’oublie, la nation a cessé
d’exister.
(Il est ordinaire de mettre
à l’actif de la colonisation du monde par
l’Occident le progrès matériel
qu’il a apporté et
généralisé, et ainsi de la justifier.
Sans mettre en discussion comme il le mériterait
réalité du ‘bienfait’
apporté, il faut bien inscrire en passant au passif de cette
colonisation la disparition de peuples entiers et une
évidente dévastation du patrimoine naturel ...
soit dit en passant !).
Lorsque les Européens
s’approchent d’un territoire tenu par les indiens,
ils les rassemblent, leur donnent à penser qu’ils
trouveront plus loin meilleure contrée et leur proposent
d’acheter la leur. A cet effet, ils étalent devant
eux des fusils, des vêtements de laine, des colifichets, des
fûts d’eau de vie ... devant quoi
l’indien, déjà appauvri et
d’une imprévoyance invincible, craque. Satisfaire
ses besoins ou ses désirs immédiats est pour lui
l’essentiel. Les considérations d’avenir
n’ont pas de prise sur lui. Légalement, il
abandonne ses terres et s’en va.
Le rapporteur du
Comité des affaires indiennes, en 1830, rend ainsi compte au
Congrès :
« Afin de nous approprier les terres
désertes dont les indiens réclament la
propriété, nous avons adopté
l’usage de payer aux tribus indiennes ce que vaut leur pays
de chasse après que le gibier a fui ou a
été détruit. Il est plus avantageux et
certainement plus conforme aux règles de la justice et plus
humain d’en agir ainsi, que de s’emparer
à main armée du territoire des sauvages.
« L’usage
d’acheter aux Indiens leur titre de
propriété n’est donc autre chose
qu’un nouveau mode d’acquisition que
l’humanité et
l’intérêt ont substitué
à la violence, et qui doit également nous rendre
maîtres des terres que nous réclamons en vertu de
la découverte, et qui nous assure d’ailleurs le
droit qu’ont les nations civilisées de
s’établir sur le territoire occupé par
les tribus sauvages.
«
Jusqu’à ce jour, plusieurs causes n’ont
cessé de diminuer aux yeux des Indiens le prix du sol
qu’ils occupent, et ensuite les mêmes causes les
ont portés à nous le vendre sans peine.
L’usage d’acheter aux sauvages leur droit
d’occupant n’a donc jamais pu retarder, dans un
degré perceptible, la prospérité des
Etats-Unis. »
(On note en passant la
façon dont l’Indien est
considéré, un ‘sauvage’, la
détermination avec laquelle les affaires sont conduites pour
le seul intérêt des nouveaux venus, le couvert de
justice et d’humanité avec lequel on les habille
pour les justifier, ce qui est le propre de l’hypocrisie, et
pour finir le dévoiement de la conscience dont on
s’accommode).
Bref, les Américains
acquièrent ainsi à vil prix des territoires
considérables.
La même
année 1830, il était rapporté devant
la chambre des représentants que les Américains
avaient déjà acquis par traité,
à l’est et à l’ouest du
Mississipi 230 000 000 d’acres de terres
(l’acre valant à l’époque
environ un demi hectare, cela fait la superficie
d’à peu près deux fois la France).
Pour survivre, les Indiens
avaient deux voies possibles : la guerre ou la
‘civilisation’, c’est à dire,
pour prendre un terme moderne plus approprié à
mes yeux, la guerre ou rentrer dans le système, une
problématique, soit dit en passant, tout à fait
d’actualité.
Faire la guerre eut
été possible s’il avait
été dans leur caractère de concevoir
ce qui ne manquerait pas d’arriver et de s’unir
pour combattre. Des tentatives dans ce sens ont eu lieu, mais trop
tardives et trop localisées.
Se
‘civiliser’, c’est à dire se
sédentariser, n’était malheureusement
pas dans leur tempérament.
Il faut rendre cette justice aux
colonisateurs du Nord qu’ils ont maintes fois
tenté de les y amener, mais en vain. La raison en est
qu’habitués depuis toujours à la vie du
chasseur, une vie libre, oisive, mobile, aventureuse, qui ne
conditionnait pas seulement leur économie mais aussi tout
leur mode de vie, il leur était infiniment difficile de
s’astreindre aux travaux constants et réguliers
qu’exigent la culture et la vie urbaine.
Tocqueville écrit
qu’ils étaient paresseux. Il est allé
dans le pays, il était de l’époque, je
ne puis quant à moi mettre en doute cette affirmation.
J’incline toutefois à penser qu’on peut
y voir un jugement des ‘civilisés’ de
l’époque, qui avaient autant de mal que les
Indiens à imaginer qu’on puisse vivre selon
d’autres critères que les leurs. (Entre
parenthèses, sommes-nous nous-mêmes capables de
concevoir qu’il puisse y avoir d’autres modes de
penser que les nôtres ? Autre chose par exemple comme
façon d’aborder la vie publique que de
l’apprécier en termes de PNB, de croissance ou de
démocratie ?)
Tocqueville écrit
aussi que les Indiens étaient fiers et qu’ils
considéraient le travail comme un mal, une servitude, une
occupation avilissante, un déshonneur.
Certes et heureusement, on peut
avoir un autre point de vue sur le travail.
Mais le leur ne
mériterait-il pas quelques instants de réflexion
? Le travail tel que pratiqué à la mode
occidentale est-il vraiment un bien pour le grand nombre ? Une
libération ? Un enrichissement personnel ? Quelque chose
dont il peut être fier ? Voire ...
Il faut comprendre aussi que
l’Indien se trouve brutalement mis au contact du peuple le
plus ‘civilisé’ de la terre, entendons
plutôt par là
‘développé’, comme on dirait
aujourd’hui. S’il parvient à
s’y incorporer c’est pour y occuper le dernier
rang, alors que, vivant pauvrement mais libre avant son
arrivée, il n’était
inférieur à personne. S’il parvient
à s’y incorporer donc, c’est
à grand peine, généralement pour y
connaître une autre misère, ignorant
qu’il est des techniques, des lois économiques, de
la langue, du droit et de la culture des nouveaux venus.
La concurrence les ruine,
l’avidité sans scrupule des colons les
dépossède du sol qu’ils
s’efforcent de cultiver là où ils
s’y sont mis (Indiens Creeks et Cherokees).
Finalement, au terme du
processus mis en branle, isolés dans leur propre pays, les
Indiens n’ont plus formé que de petites colonies
d’étrangers.
A la cupidité des
colons s’ajoute la tyrannie des gouvernements.
Quoique reconnus comme nations
étrangères là où ils
habitaient, les Etats au milieu desquels ils se trouvaient ne les ont
pas reconnus comme peuples indépendants et ont entrepris de
les soumettre à leurs coutumes, leurs lois, leurs
magistrats. Ainsi se sont-ils constamment trouvés
poussés à l’exil, lequel
était en fait pour eux synonyme de solitude,
d’errance, de famine, de misère.
Le gouvernement
fédéral a cherché à adoucir
leur sort. Mais, soucieux de ne pas faire éclater
l’Union et se heurtant au pouvoir des Etats, il
s’est trouvé impuissant à les
protéger. Dans sa bonne volonté il a entrepris
par exemple de déplacer à ses frais des
débris de population indienne vers l’Arkansas, une
région non encore colonisée. Or cette mesure
même n’était pas bonne, car elle allait
dans le sens de la politique des Etats tendant à expulser
les Indiens : elle leur facilitait en fait la tâche.
En résumé,
on en arrive à cette vue globale de la colonisation de
l’Amérique du Nord que propose Tocqueville :
« En
Amérique du Sud, les Espagnols lâchent leurs
chiens sur les Indiens comme sur des bêtes farouches ; ils
pillent le nouveau monde ainsi qu’une ville prise
d’assaut, sans discernement et sans pitié ; mais
on ne peut tout détruire, la fureur a un terme : le reste
des populations indiennes échappées aux massacres
finit par se mêler à ses vainqueurs et par adopter
leur religion et leurs moeurs. Encore ne faut-il pas faire honneur de
ce résultat aux Espagnols. Si les tribus indiennes
n’avaient pas déjà
été fixées au sol par
l’agriculture au moment de l’arrivée des
Européens, elles auraient sans doute
été détruites dans
l’Amérique du Sud comme dans
l’Amérique du Nord.
« La conduite des
Américains des Etats-Unis envers les indigènes
respire au contraire le plus pur amour des formes et de la
légalité. Pourvu que les Indiens demeurent dans
l’état sauvage, les Américains ne se
mêlent nullement de leurs affaires et les traitent en peuples
indépendants ; ils ne se permettent point
d’occuper leurs terres sans les avoir dûment
acquises au moyen d’un contrat ; et si par hasard une nation
indienne ne peut plus vivre sur son territoire, ils la prennent
fraternellement par la main et la conduisent eux-mêmes mourir
hors du pays de ses pères.
« Les Espagnols,
à l’aide de monstruosités sans
exemples, en se couvrant d’une honte ineffaçable,
n’ont pu parvenir à exterminer la race indienne,
ni même à l’empêcher de
partager leurs droits ; les Américains des Etats-Unis ont
atteint ce double résultat avec une merveilleuse
facilité, tranquillement, légalement,
philanthropiquement, sans répandre le sang, sans violer un
seul des grands principes de la morale aux yeux du monde. On ne saurait
détruire les hommes en respectant mieux les lois de
l’humanité. »
Avant que le rideau ne tombe ...
1. Il est de fait que les
Indiens ont été chassés par les
arrivants des vastes contrées qu’ils habitaient,
progressivement, de proche en proche, jusqu’à
être purement et simplement éliminés.
On ne peut mettre cette réalité au
crédit de la colonisation.
2. Les succès
matériels extraordinaires des nouveaux venus tendent
à occulter le fait qu’il s’agit
benoîtement d’un génocide. Car les
Indiens n’ont pas trouvé refuge ailleurs, ils sont
morts. A petit feu. « Brave New-World » ...
3.
L’élimination des Indiens est un fait
énorme (l’admettons-nous comme tel ?),
perpétré, apparemment sans état
d’âme, par des arrivants de culture
chrétienne ou s’en réclamant. Faillite
morale grave d’une nation qui professe une foi mais pratique
tout autrement, selon ce qui l’arrange.
4. Pourquoi, un beau jour, les
Indiens ont-ils été appelés
à disparaître ?
Pourquoi le pays a-t-il
été donné à un nouveau
peuple, précisément celui-la ?
Pourquoi le succès et
le pouvoir ont-ils été donnés aux
nouveaux venus (comme en Amérique du Sud), nonobstant leur
conduite à l’égard des locaux ?
Obscurité ...
Qui saurait
pénétrer le mystère du destin des
peuples et du devenir de l’humanité ?
Qui saurait parler des
décrets, des délais et des voies de la Justice
divine ?
5.
Les présentes notes sont attachées au seul impact
sur la population indienne de la colonisation de
l’Amérique du Nord. Elles pourraient et devraient
sans doute être complétées par
d’autres considérations, par exemple sur
l’impact qu’elle a pu avoir sur la nature. Car la
question se pose de savoir s’il est possible qu’une
même action puisse porter un fruit favorable sur
l’environnement qui porte un mauvais fruit pour
l’homme ? Quelle considération peut-on bien avoir
pour la nature quand on n’en a pas pour l’homme ?