Retour aux BLOGS


De la guerre moderne


La guerre éclair menée par L'Etat d'Israël contre le Hezbollah au Liban se poursuit par une surenchère de lutte d'influence pour conserver ou gagner l'adhésion des populations civiles sinistrées.

Le Hezbollah, probablement financé par l'Iran, donne 6000 dollars aux particuliers qui ont subi une destruction partielle de leur habitation, le double pour une destruction totale. La communauté internationale promet 30000 dollars par habitant.

Pour le moment l'aide promise couvre moins du tiers des destructions évaluées à 3 milliards d'Euros. Tous ces chiffres sont bien sûr à prendre avec réserves.

°  °  °

On est en pleine real politik  : la guerre sert à débloquer les situations politiquement inextricables; les retombées économiques sur le long terme sont favorables pour le vainqueur comme pour le vaincu.

Chez le vainqueur, pensons à l'industrie d'armement, à ses prémisses dans la recherche de pointe, à ses retombées pour la sous-traitance. Chez le vaincu, pensons à l'incidence des divers plans d'aide à la reconstruction sur la modernisation des infrastructures et de l'industrie. Sans parler du développement du commerce international.

Evidemment, la real politik fait peu de cas du prix du sang. La douleur des familles qui ont perdu un proche, les enfants tués ou infirmes à vie ne sont pas pris en compte.

Encore que, chez les nations les plus puissantes, on voit se développer le concept de guerre zéro pertes humaines (pour elles), priorité aux engagements aériens, frappes chirurgicales, etc...

Elles laissent faire les conflits locaux, en se contentant d'actions psychologiques (la diplomatie, l'ONU, la "communauté internationale"...). On réparera les désastres de la guerre à coup de millions. Ce qui permet d'augmenter la zone d'influence des donateurs.

Pire, les services secrets des uns et des autres continuent d'attiser les haines locales. Rien n'est plus facile. Un petit attentat par ci par là, et c'est reparti.

Le sang du plus fort coûte plus cher que le sang du plus faible.

Pour combien de temps ?

Le plus faible invente de nouvelles méthodes. Il pratique les prise d'otages et le terrorisme. Puisque de toutes façons  on fait peu  cas de sa vie, il multiplie les attentats suicides. Il est devenu expert en communication pour obtenir la résonance maximum dans les médias. Quand le plus fort est une démocratie, il sait que le point sensible est son opinion publique.

Quand le plus fort est une dictature de fait, c'est beaucoup plus difficile. Il faudrait émouvoir un encore plus fort que son adversaire direct. Les ONG humanitaires s'en préoccupent. Mais qui les écoute ?  Pensons au Rwanda, pensons au Darfour.

Un suicide de masse réussirait il à déclencher une réaction de l'opinion publique mondiale ?   Rien n'est moins sûr.



         
Envoyer vos commentaires      avec votre email           avec un mail anonyme

Retour aux BLOGS